A cette ville dont il dit qu’« elle a une âme », Lionel Meylan est particulièrement attaché. Son histoire n’a pas de secrets pour lui. Il l’évoque dans un large sourire qui, mieux que les mots, dit combien le lien est fort. Le hasard a voulu qu’il installe l’une de ses deux boutiques dans un lieu historique de la ville, dans la toute première maison veveysane construite en dehors des remparts. Des vestiges de ces derniers, édifiés au XIIIe siècle et détruits courant XIXe, sont visibles dans la boutique de cette bâtisse, que l’on date des environs de 1600-1660. Une bien curieuse coïncidence que cette rencontre d’un homme attaché à comprendre les ressorts du temps avec les vestiges d’une époque révolue.
La Grenette
Plantée face au lac Léman, en arrière-plan de la place du Marché, la Grenette fut construite en 1801 sur les plans de l’architecte Jean-Abraham Fraisse. Longtemps utilisée comme grenier aux grains, cette halle surprend par son style classique, délimité par des colonnes toscanes en marbre noir. Aujourd’hui, le bâtiment est devenu un lieu incontournable de Vevey puisqu’il abrite l’office de tourisme. Les samedis de juillet et août, les passants peuvent s’arrêter à l’ombre de la Grenette pour déguster des vins et produits du terroir proposés par les vignerons locaux.
La place du Marché
On l’appelle aussi Grande Place. Et pour cause ! Ses quelque 10’000 m2 bordés de maisons cossues en font l’une des plus importantes places d’Europe. Etonnant pour une ville de la taille de Vevey d’accueillir en son centre un tel espace ouvert sur le Lac Léman. A l’époque où le transport des marchandises par voie fluviale était encore au cœur de l’activité économique, la configuration de la place du Marché permettait de faciliter les échanges. Du passé, la place conserve cette étonnante ouverture sur le lac, avec vue imprenable sur le Chablais.
Aujourd’hui, elle est le cadre d’un marché animé qui se tient tous les mardis et samedis, d’avril à novembre. Au milieu de la place, une ancienne pierre de pressoir en granit est gravée des dates des fêtes des vignerons qui se sont déroulées sur la place tous les 25 ans depuis 1851.
Le Château de l’Aile
Les pieds dans l’eau, à l’angle de la place du Marché et des quais, le Château de l’Aile est un monument emblématique du riche patrimoine veveysan. Son histoire est étonnante. Le visage de cet édifice tel qu’on le connaît aujourd’hui remonte à 1840-1846. Bâti sur les ruines d’un château du XVIIe siècle, lui-même édifié sur les anciennes halles de la ville, le château de l’Aile est en effet à cette époque radicalement transformé par le banquier Jacques-Edouard Couvreu. Afin d’y accueillir sa femme, Mathilde Micheli, de Genève, il le métamorphose alors en un petit palais d’inspiration néogothique, orné de riches façades décorées de sculptures en molasse et, à l’intérieur, superbement décoré de plafonds peints et de marqueteries. Racheté par la Ville en 1988 dans le cadre d’un projet de réhabilitation avorté, faute de moyens suffisants, le Château de l’Aile est cédé à l’industriel allemand Bernd Grohe en 2007 qui engage des travaux d’envergure pour le transformer en résidence de luxe. Sept ans et quelque 25 millions de francs plus tard, fin 1014 si tout va bien, les Veveysans pourront à nouveau profiter des splendeurs du Château de l’Aile.
L’Alimentarium
Construit entre 1916 et 1920, le premier siège administratif de Nestlé a été dessiné par l’architecte veveysan Adolphe Burnat. Ce bâtiment d’architecture néoclassique situé à deux pas du lac, accueille depuis juin 1985 l’Alimentarium, le premier musée au monde consacré à l’alimentation. Outre son rôle culturel, il témoigne de l’importance du rôle économique et social joué dans la région par le géant Nestlé.
