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mai 2025
AVIATION – Pilatus, in the air !
Après en avoir gravi les sommets au piolet, la Suisse s’est attachée à conquérir les Alpes par la voie des airs. À cet exercice, l’avionneur Pilatus s’est montré pionnier. Créée en 1939, l’entreprise s’est depuis hissée dans les premiers rangs mondiaux des jets et monomoteurs de prestige.
Qui peut le plus, peut le moins. L’adage semble taillé sur mesure pour Pilatus. L’avionneur suisse, 86 ans au compteur, a su dompter les courants ascendants, les hautes altitudes et les climats capricieux de ses Alpes natales. Dès lors, le reste de la géographie mondiale n’a semblé lui poser aucun problème. Pourtant, rien ne prédestinait Pilatus à s’imposer comme le roi des airs. En ce 16 décembre 1939, à Stans, Pilatus n’est qu’un atelier de maintenance dédié à l’armée de l’air. Il assure l’entretien des C-35 signés EKW, l’un des premiers avionneurs au monde, fondé en 1867 à Thoune, et du Bf 108 de Messerschmitt.
Pilatus gagne rapidement en compétences, jusqu’à tenter de construire en 1941 son propre aéronef, le P-1.

L’oiseau ne sortira jamais de son nid, probablement boudé par une armée suisse frileuse à l’égard d’un avionneur qui n’avait que deux ans de métier. Mais un homme va changer la donne : Henri Guisan. L’illustre général vient en personne inaugurer la société en 1942. Ce coup de projecteur va emporter la confiance de l’armée qui, cette fois, commande l’étude d’un cinq-places. Pilatus est lancé. Le Pelican, qui deviendra P-2, sort d’usine en 1945.
Une entreprise pionnière
Jusqu’en 1957, toute la production est militaire. À cette date, l’entreprise ouvre un programme civil, couronné de multiples succès. Le Pilatus Porter établit ainsi en 1960 un record en se posant au Népal à 5’500 mètres d’altitude, là où la raréfaction de l’oxygène met à mal le mélange air/essence des moteurs à pistons de l’époque. Pilatus a alors la volonté d’investir d’autres segments. En 1974, la firme teste même un bateau surpuissant de 265 chevaux sur le lac de Lucerne !
Cette innovation n’est d’ailleurs pas que technique. Pilatus est un pionnier des droits sociaux. L’entreprise a été la première en Suisse centrale à opter pour la semaine de 5 jours en 1941 ; à leur ouvrir une pension en 1952 ; à créer une assurance-santé et à signer avec la SUVA dès 1964 ; ou encore à opter pour un salaire mensualisé, dès 1971.
Roi des airs
Le moteur de la croissance de Pilatus est indéniablement son PC-12. Dessiné en 1987, l’aéronef est doté d’un turbopropulseur pour une évolution à 500 km/h sur une moyenne de 3’000 km. C’est aussi un avion certifié monopilote, capable de se poser sur de très courtes distances (661 m), ce qui en fait un redoutable outil polyvalent pour pilotes privés, professionnels, voyages de loisirs ou business, et adapté à la quasi-totalité des pistes (dures ou herbe) dans le monde. Ce véritable couteau suisse de l’aviation est aussi un digne représentant du Swiss Made. Avec son programme PC-12 PRO, Pilatus a monté tous les curseurs de la finition, de l’éclairage et de l’ergonomie. Avec ses sièges entièrement inclinables, Pilatus propose ainsi une expérience esthétique unique conçue en partenariat avec BMW Designworks. Ensemble, les deux entreprises ont dessiné une cabine alliant volumes élargis et luminosité accrue grâce à de nouveaux hublots. Chaque PC-12 est offert en sept variations d’intérieur, du plus moderne « Pro Line » aux tons chaleureux du cuir et du bois de l’alternative « Savannah ». Il peut être décliné en version « Executive » 6 places, ou « Commuter » de 9 places.


Le saviez-vous ?
En 1970 Pilatus a reçu le mandat pour la production des hélicoptères Alouette à destination militaire.
La société assurera leur maintenance pendant près de deux décennies.
En 1975 Pilatus participe à la construction d’Ariane, la fusée spatiale européenne pour divers essais portant sur la coiffe de la charge utile, la définition et la réalisation de son bouclier thermique. Pilatus et l’Aérospatiale française se rapprocheront de nouveau en 1989 pour le développement de son transporteur lourd, le fameux hélicoptère Super Puma.
En 1980 Pilatus participe au programme européen de l’Airbus A310. La firme suisse lui construit ses capots de train d’atterrissage.
En chiffres
2’500
C’est le nombre de collaborateurs Pilatus à travers le monde. La firme est l’un des principaux employeurs de Suisse centrale. Elle est toujours domiciliée à Stans, 86 ans après sa création.
5’000
C’est le nombre de panneaux solaires que Pilatus vient d’installer sur son site de production Aletschhorn. C’est la plus importante commande photovoltaïque jamais passée dans le canton de Nidwald.
10
C’est le nombre de millions d’heures de vol cumulées sur le PC-12. En 2023, la marque en avait déjà vendu 2’000 unités.