Lombard Odier est passé au travers de plusieurs dizaines de crises financières. Quel est le secret d’une telle stabilité ?

La vocation de notre Lombard Odier depuis 220 ans est de protéger les avoirs qui nous sont confiés. Nous n’avons qu’un seul métier, la gestion de patrimoine. Je dirais que cette stabilité s’explique tout d’abord par le fait que nous gérons uniquement des actifs, ce qui limite considérablement la prise de risque. Ensuite, la stabilité est une des conséquences de notre indépendance. Notre Maison est détenue par nos associés qui ont une vision à long terme, détachée de la pression des actionnaires ou des impératifs de résultats à court terme. Troisièmement, je dirais que la qualité de nos fonds propres fait de Lombard Odier une des banques les mieux capitalisées au monde. Enfin, nous avons toujours su nous réinventer. Aujourd’hui, plus que jamais dans un environnement qui a beaucoup changé, il est nécessaire de se remettre en question, d’innover.

Quel rôle une banque comme Lombard Odier peut-elle jouer dans le développement local ?

Même si notre Maison poursuit une expansion internationale, nous avons toujours souhaité privilégier les liens avec la clientèle locale. Nous sommes présents sur la Riviera depuis 1989. Cela fait donc 25 ans que nous sommes la seule banque privée sur ce secteur. Notre volonté est de nous y maintenir et de nous y développer en créant notamment des emplois. Notre équipe de 7 personnes s’est tout récemment dynamisée avec l’arrivée de deux nouveaux gérants. Le challenge, aujourd’hui, est d’intensifier notre position d’acteur économique sur la Riviera et d’élargir notre rayonnement en continuant à servir les intérêts d’une clientèle locale mais aussi de clients basés à l’international.

D’un point de vue plus personnel, quelle est votre conception de la finance, votre philosophie ?

Le monde de la finance a connu des bouleversements sans précédents depuis la crise financière de 2008. Dans ce contexte, je reste convaincu qu’il faut se réinventer et offrir un service irréprochable. Notre métier requiert une implication et un suivi quotidien. La qualité de la relation, la confiance et le professionnalisme sont indispensables. Je dois dire que chez Lombard Odier, nous jouissons d’une grande indépendance. Nous avons le privilège d’accompagner des familles sur plusieurs générations. Cette approche très personnalisée du suivi et de la gestion de patrimoine a quelque chose de très motivant !

Quel rapport entretenez-vous avec le temps ? Est-ce plutôt un ami ou un ennemi ? Lui courrez-vous après ou accepter-vous facilement qu’il vous échappe ?

Je suis personnellement un grand amateur de montres. Je suis fasciné par l’horlogerie qui cultive un certain nombre de parallèles avec la finance,
notamment dans le fait d’avoir une vision à long terme, comme le démontre d’ailleurs parfaitement l’histoire de la famille Meylan. A mon sens, le temps est un allié qu’il faut soigner et gérer au quotidien. Il faut cependant accepter de ne pas pouvoir tout maîtriser et garder une certaine humilité vis-à-vis de ce paramètre.