La véritable montre de plongée est une tool watch sérieuse, certifiée. De ses qualités peuvent dépendre des vies passées en immersion. Mais au-delà de ce segment technique s’est développée une gamme de montres de « type plongée » qui, non certifiées mais non moins rigoureuses, enrichissent considérablement l’offre aqua-récréative.

Un peu d’histoire !
La plongeuse semble aujourd’hui bien ancrée sur les rivages horlogers mais, de toutes les catégories de montres (de sport, d’aviation, à complications, etc.), celle dédiée aux activités sous-marines est la plus récente. Pourquoi ? Parce que les récréations nautiques ne se sont véritablement développées qu’au détour des années 1950-1960. Les explorations du commandant Cousteau (Le Monde du silence sorti en 1956) ont joué un rôle catalyseur auprès du grand public, qui a d’abord voulu disposer de montres allant « dans l’eau », puis « sous l’eau ». Les premières marques à y répondre s’appelaient Blancpain, Breitling, Doxa, Eberhard & Co., OMEGA, Rolex, précédées dans leur usage militaire par Panerai. La norme ISO 6425, qui définit la « montre de plongée », ne date elle-même que de 1982. Toutes les montres qui répondent à cette norme peuvent officiellement arborer le titre de « montre de plongée ». Les autres pourront se prévaloir d’une étanchéité garantie et, même sans ce sésame, se montrer largement suffisantes pour la quasi-totalité des activités marines courantes.

C’est dans la boîte
La montre de plongée a ceci de singulier qu’elle ne se distingue pas par son mouvement, mais par sa boîte. C’est elle qui assure son étanchéité, c’est-à-dire sa résistance au poids exercé sur sa surface par une colonne d’eau. Plus on descend, plus la colonne est haute, plus la pression est forte. Comment garantir l’étanchéité ? D’abord, par les joints. Sensibles aux éléments extérieurs, il est nécessaire de les remplacer tous les deux ans environ. Ensuite, par le verre saphir. Il doit être épais pour résister, et bombé afin de répartir la contrainte. Enfin, par la boîte, qui doit obéir à deux règles d’or : être relativement épaisse, et simple. Car une boîte qui comporte trop de composants offre autant de portes dérobées à l’eau pour s’y infiltrer. La boîte d’une montre de plongée sera donc sensiblement plus épaisse qu’une montre simplement étanche – et sa couronne sera naturellement vissée.

OMEGA Seamaster Planet Ocean Ultra Deep 6000M

Diversité de matériaux
En matière de montre de plongée, l’acier est historiquement privilégié pour plusieurs raisons. Il assure de parfaites surfaces de contact entre ses éléments d’habillage, il est résistant, réparable et se déforme peu sous la pression. Néanmoins, les marques ont développé de séduisantes alternatives, comme le titane, plus léger et plus résistant. On trouve aussi du bronze, qui a pour mérite de se patiner au fil du temps. La lunette en carbone a fait son apparition au XIXe siècle, au côté de la céramique. Les plus précieuses n’hésitent plus à se parer d’or. Les traitements de surface (DLC, PVD) ont achevé de donner à ces baroudeuses de séduisants atours que leurs aïeules n’avaient pas.

Longines Legend Diver Bronze

Valve à hélium, késako ?
Dans le cadre de certaines plongées très particulières, dites en saturation, les plongeurs font appel à des caissons hyperbares pour saturer leur organisme de certains gaz. Dans ce processus intervient l’hélium. Ses molécules sont si fines qu’elles peuvent, pendant cette opération, s’introduire par des ouvertures infinitésimales de la boîte. Celle-ci doit alors être équipée d’une « valve à hélium » pour le laisser s’échapper une fois revenu en conditions terrestres et que, par cette occasion, la pression au sein de la boîte devient supérieure à celle de l’air ambiant. D’où la nécessité de cette petite valve pour exfiltrer en douceur ce gaz indésirable. Mais, en pratique, les plongeurs soumis à cet environnement se comptent, dans le monde, sur les doigts d’une main.

Oris Aquis Date

Un nombre à retenir : 6425
Les normes de l’Organisation internationale de normalisation (ISO en anglais) sont édictées à Genève.
Celle qui concerne la montre de plongée est la référence 6425, publiée en 1982, mise à jour en 1996
puis 2018. Elle pose les conditions aux termes desquelles une montre peut officiellement être qualifiée
« de plongée » : étanche à 10 bar minimum, lisible à 25 centimètres dans l’obscurité totale, résistante
aux variations de température, possédant un moyen de mesurer la durée des plongées (comme une lunette tournante), et un bracelet supportant une traction de 200 newtons de chaque côté (environ 20 kilos).