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novembre 2014
Musée suisse de l’Appareil photographique – Les curieuses machines du 8e art
De l’invention de la photo il y a 175 ans à aujourd’hui, le musée raconte la formidable (r)évolution technologique qui sous-tend le 8e art. Poussez la porte, l’entrée est sur la Grande Place…
A l’heure d’Instagram et de la folie du selfie, le Musée suisse de l’Appareil photographique raconte des histoires que les moins de vingt ans ne connaissent souvent pas : celles de la photographie et des incroyables inventions techniques qui ont jalonné l’épopée de cet art de créer des images. Bien avant de devenir aussi simple qu’un clic, on faisait appel à de savantes machines que l’on observe aujourd’hui avec un regard ému.
Lanterne de projection triple fabriquée vers 1895 par William Charles Hughes, Londres En acajou et laiton, cette lanterne en deux parties aussi utilisable comme lanterne double possède encore – fait rare – son système d’origine pour éclairage oxhydrique.
Dans les salles d’exposition du musée, on pénètre au coeur même d’une camera obscura, on expérimente l’usage de la machine à dessiner des silhouettes, on croise des noms illustres comme Niépce ou Daguerre et on découvre de surprenants appareils comme le Téléphot ou le Mélanochromoscope. Mais le Musée de l’Appareil photographique, que l’on visite de manière chronologique, se refuse à raconter l’histoire de manière poussiéreuse, à montrer l’appareil photographique comme un objet désuet.
Les directeurs et conservateurs, Pascale et Jean-Marc Bonnard Yersin, se sont toujours appliqués à ancrer le musée dans son temps. La révolution numérique est donc également présente dans ce musée dont la collection de 15’000 objets ainsi que deux expositions temporaires annuelles donnent à ceux qui le visitent l’envie de revenir.
Trois questions à Pascale Bonnard Yersin, directrice et conservatrice
Quelle est la vocation du musée ?
C’est la seule institution en Suisse à s’occuper de matériel photographique au sens large. Le musée possède une collection d’appareils pour la prise de vue mais aussi toute une série d’objets en lien avec le traitement de l’image argentique – agrandisseurs, films, produits, plaques… des origines de la photo à aujourd’hui. Sa vocation est de conserver ces nombreux objets ainsi que toute la documentation qui s’y rapporte.
Comment le musée a-t-il accompagné la révolution numérique ?
On s’est rendu compte que tout le monde ne comprenait pas ce qu’est un film. Pour les plus jeunes, c’est quelque chose de très abstrait. Il a donc fallu parler autrement au public, montrer d’autres objets. En 2010, nous avons mis sur pied une nouvelle exposition que nous avons appelé « Révolution numérique ». Comme le musée se visite de manière chronologique, on peut commencer ou terminer par cette partie. C’est très important que les jeunes prennent conscience de tout ce par quoi il a fallu passer pour arriver à ce que l’on connaît aujourd’hui.
Le musée fête ses 35 ans. Comment abordez-vous les 35 prochaines années ?
C’est une grande question car mon mari et moi-même ne sommes encore là que pour quatre ans. Nous aurons contribué à redonner de l’élan à ce beau patrimoine et notre but, aujourd’hui, est de passer au mieux les clés de l’institution à notre successeur. Peut-être qu’il lui donnera une orientation différente, plus axée sur l’image, comme ce qui s’est passé au musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône…
Musée suisse de l’Appareil photographique
Grande Place 99
1800 Vevey
021 925 34 80
www.cameramuseum.ch