En effet, la grande majorité des Meylan a gardé comme seul droit de bourgeoisie celui des communes combières – essentiellement du Lieu et du Chenit – dont elle est, en plus, originaire.
Il faut voir à cela deux raisons principales: les Meylan et les Combiers en général ont toujours été très fiers d’être originaires de la Vallée, d’appartenir ainsi à cette ethnie particulière.
Un coup d’oeil sur la liste des droits bourgeoisiaux acquis par les Meylan nous permet cependant de déceler deux grands courants d’émigration, qui dépendent essentiellement des conditions économiques qui régnaient à la vallée de Joux avant et après le développement de l’industrie horlogère.
On peut ainsi qualifier la première émigration de paysanne; elle est forcée par la rareté des ressources agricoles et se limite au Pays de Vaud: les Combiers cherchent des terres plus fertiles et de plus grandes surfaces.
Elle commence au XVIe siècle déjà et se poursuivra jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, où la Vallée compte alors, sans les nombreux immigrés, près de 5000 habitants.
Les Combiers vivent plus ou moins bien à l’extérieur en gardant leur seule bourgeoisie de La Vallée.
Au XVIIIe siècle, le premier Meylan à s’établir à Vevey fait exception à la règle terrienne: il est en effet notaire.
Une deuxième famille achètera la bourgeoisie de Vevey 65 ans plus tard. Malgré cela, la grande majorité des Meylan veveysans d’aujourd’hui sont uniquement bourgeois de leur vallée d’origine.
Le XXe siècle va voir les Meylan se lancer à l’assaut de la grande ville du bout du lac Léman (Genève). L’horlogerie a ouvert aux Meylan le domaine des activités libérales et tertiaires.