Les complications, tout simplement !

Les complications, tout simplement !

Certaines se remarquent aisément par leur beauté ou leur musicalité. D’autres passent quasi inaperçues ! Découvrez le monde fascinant des complications horlogères, expliqué en toute simplicité.

Il y a les mécanismes qui sonnent, ceux qui tourbillonnent, mesurent les temps courts, tiennent à jour le calendrier, parmi bien d’autres fonctions. Car, au fil du temps, les horlogers ont créé un riche éventail de complications pour plus de fiabilité et davantage de fonctions. Matière à prouesse, celles-ci peuvent même se combiner : la montre la plus compliquée jamais réalisée est la référence 57’260 de Vacheron Constantin, qui en compte 57, pour près d’un kilo. Maîtrisez le b.a.-ba des complications horlogères mécaniques, en cinq complexités choisies.

Jaeger-LeCoultre
Jaeger-LeCoultre – Rendez-vous Jewellery Tourbillon

L’INGÉNIEUX ÉQUILIBRISTE : LE TOURBILLON
En 1801, Abraham-Louis Breguet brevète une idée géniale : le dispositif du tourbillon. À l’époque, les montres sont portées dans la poche du gilet, à la verticale. Grâce à son invention, l’organe réglant et l’échappement tournent sur eux-mêmes, dans une cage mobile. Cette rotation a pour effet de compenser les effets de la gravité terrestre sur le mécanisme et donc sur la précision. Synonyme de virtuosité, le tourbillon fait l’objet de recherches constantes et se décline en tourbillon volant, plat, incliné ou vertical – dans une optique de performance tout autant que de magie visuelle, puisque cette complication s’admire le plus souvent côté cadran.

Zenith - Chronomaster Sport
Zenith – Chronomaster Sport

LE CHRONOGRAPHE DANS LES STARTING-BLOCKS
Miser sur le bon cheval, voilà qui vaut son pesant d’or ! Le 1er septembre 1821, Nicolas Mathieu Rieussec, horloger du roi, parvient à chronométrer une course hippique. Son « garde-temps ou compteur de chemin parcouru », appelé « chronographe à secondes », marque le temps écoulé grâce à une goutte d’encre déposée sur le cadran en émail. Dès lors, le chronographe n’aura de cesse de se développer avec de nombreuses applications – sportive, médicale, militaire et scientifique. Et si un chronographe sert à chronométrer, tout chronomètre – soit une montre de très haute précision généralement certifiée par le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC) – n’est pas forcément un chronographe, capable de mesurer des intervalles de temps.

IWC - Portugaise Calendrier perpétuel
IWC – Portugaise Calendrier perpétuel

RENDEZ-VOUS AVEC LE QUANTIÈME
Monseigneur, quel « quantième » – « combientième », quantum en latin – est-il ? Apparu sur les montres à la fin du XVIIIe siècle, époque décidément riche en inventions horlogères, le quantième (ou calendrier) perpétuel tient compte des mois de 30 et 31 jours et de 28 et 29 jours en février. Son réglage se fait uniquement les années exceptionnellement non bissextiles, soit 2100 et 2400, au contraire du quantième perpétuel séculaire, capable de cette prouesse. Leurs petites sœurs affichent la date en tenant compte de la longueur des mois (quantième annuel), ou doivent être réglées les mois de 28, 29 et 30 jours (quantième simple). Les calendriers complets affichent, quant à eux, la date, le jour, la semaine et le mois.

Ulysse Nardin - Marine Torpilleur 42 mm
Ulysse Nardin – Marine Torpilleur 42 mm

PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR : L’INDICATION DE LA RÉSERVE DE MARCHE
Voici une complication d’apparence modeste et pourtant cruciale. Sa mis- sion ? Indiquer le temps de fonctionne- ment restant de la montre. La nécessité de son affichage se fait tout particulièrement ressentir au XVIIIe siècle, sur les chronomètres de marine dont l’arrêt porterait à de graves conséquences. Aujourd’hui, l’indication de l’autonomie restante plaît toujours, notamment sur les montres à calendrier perpétuel, exigeant des réglages importants.

Chopard - L.U.C Full Strike
Chopard – L.U.C Full Strike

LA MUSIQUE DU TEMPS : LA RÉPÉTITION MINUTES
Appelée la « reine des complications », la répétition minutes exige aussi bien de la virtuosité horlogère qu’une oreille musicale. Elle apparaît entre 1700 et 1710, notamment dans le sud de l’Allemagne. Actionné à la demande, un dispositif musical sonne les heures, les quarts d’heures et les minutes avec des tons distincts. À l’époque, ces notes permettaient de connaître l’heure dans le noir. Aujourd’hui, leur musique ravit et continue de mettre au défi les horlogers, toujours en quête de sons plus beaux.

Ça se complique

Le terme horloger « complication » se définit de plusieurs façons – peut-être pour faire honneur à son nom ! Le Berner, dictionnaire de référence, le décrit laconiquement comme « l’état de ce qui est compliqué ». Plus largement, il est admis qu’une complication définit toute fonction autre que l’affichage des heures, des minutes et des secondes – qui rend le mécanisme de base plus compliqué. En ce sens, le célèbre tourbillon et son cousin le carrousel ne sont pas des complications stricto sensu, mais plutôt des « complications de réalisation ».