Théâtre du Jorat

Théâtre du Jorat

Loin de l’agitation citadine, dans cette « Grange Sublime » du village de Mézières se joue toute la palette des émotions offerte par le spectacle vivant contemporain. Bienvenue dans ce théâtre hors du temps. Ici, la belle saison ne fait que commencer…

Le lieu est à part et c’est peu dire. Pour le découvrir, il faut partir, s’éloigner de la ville et de ses tumultes, quitter son décor de béton et se mettre au vert le temps d’une soirée. Depuis plusieurs décennies, on vient de loin, de toute la Suisse romande et même au-delà, pour assister aux représentations théâtrales, musicales ou aux spectacles de danse proposés sur la scène de ce théâtre de campagne si bien surnommé la Grange Sublime.

Son impressionnante structure de bois bâtie au tout début du XXe siècle est un écrin d’authenticité dans lequel se jouent les sentiments les plus divers. De rires en éclats de larmes, dans cette salle unique, le spectacle vivant s’exprime avec un petit supplément d’âme qui fait toute la différence.


Outre une architecture superbe enracinée dans un village bucolique de 1’200 habitants, le charme du Théâtre du Jorat tient aussi à son passé. Une histoire née du rêve insensé de ses créateurs, alors réunis autour du metteur en scène René Morax qui cherchait une scène pour présenter sa nouvelle œuvre, « Henriette ». Le théâtre fût bâti à cet effet. Une douce folie… En 1910, le même auteur monte « Aliénor » qui deviendra un best-seller du Jorat, puisque cette création sera reprise en 1926, en 1965 et en 1987. Classé Monument historique depuis le début des années 1980, ce théâtre de 1’000 places a traversé les décennies au fil de créations inventives, déclinant l’art du spectacle vivant dans toute sa diversité. Jamais consensuel, toujours fédérateur, le Théâtre du Jorat est décidément une scène à part. Un de ces lieux magiques qui valent le détour…

www.theatredujorat.com

Trois questions à Michel Caspary, directeur du Théâtre du Jorat

Quels étaient vos objectifs quand vous avez repris la direction du théâtre en 2011 ?

J’ai un lien très particulier avec ce théâtre. Je connais son histoire depuis les années 1970 et je dois dire que j’ai toujours été totalement en phase avec le lieu, sa structure, son âme. J’ai donc cherché à proposer une programmation entre tradition et modernité. J’ai voulu prolonger son héritage mais aussi l’ouvrir à un nouveau public. Nous avons élargi la saison, qui dure plus longtemps maintenant. Nous proposons entre 9 et 18 créations, qui vont du théâtre à la danse, en passant par les chœurs et la chanson.

Est-il plus compliqué de faire vivre un théâtre à la campagne ? La sensibilité et les aspirations du public sont-elles différentes ?

Nous accueillons aujourd’hui plusieurs familles de public mais la tâche est certainement plus compliquée pour nous que pour un théâtre de ville. Il faut avoir la motivation de venir. Et pourtant, les gens arrivent de toute la Suisse pour assister à nos spectacles. En train, en bus, en voiture… C’est assez incroyable ! Avant chaque spectacle, je tiens d’ailleurs à remercier systématiquement le public de s’être déplacé.

Comment définiriez-vous la programmation artistique du lieu ?

Je dirais que notre programmation est audacieuse tout en étant fédératrice. C’est un mélange de productions lourdes et plus légères assorties d’une dose de prise de risque. Il faut savoir que le Théâtre du Jorat est subventionné à seulement 20% par le Canton – qui a d’ailleurs triplé sa subvention depuis 7 ans. Il faut trouver le bon dosage pour attirer le public.